Marie Laure Leprette : 06 11 18 10 88
NOUVELLES BRÈVES
Florence
Photographie de Kay-Joon
C’est dans un pays inconnu, au-delà des frontières de la conscience, que vit l’Enfant-Poupée, la petite Arlequine Mélancolique.
Nayamana
Fille-Reine de ces contrées imaginaires, où la Réalité n’a pas de prise, elle veille sur ses sujets de Porcelaine du haut de la Montagne de Ronces Argentées, où domine son étrange palais de pierres immaculées : …
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Le Jardin de Lulu
Michèle
Lulu marche avec délice dans l’herbe encore humide de rosée. Le jardin se réveille doucement, et elle l’apprécie plus que tout, ce grand jardin, avec sa prairie, ses talus, ses fleurs, ses arbres... Elle apprécie plus que tout le sentiment, la certitude, qu’elle est ici chez elle, que personne ne saurait lui disputer ce droit... même si certains souvenirs désagréables lui reviennent de temps en temps à l’esprit, mais qu’importe.
Les odeurs végétales de la nature en éveil lui arrivent de plus en plus piquantes, de plus en plus puissantes, et elle les hume avec extase. Les petits bruits, les oiseaux pépiant dans le matin printanier, quelques craquements et un vent très faible... Peut-être aussi, pas bien loin, une souris égarée ? Les oreilles et le museau de Lulu frémissent...
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La rue de la bignone
Marie
Quatorze heures. La lumière crue, éclatante, plonge au cœur de la ruelle.
Il fait chaud, étonnement chaud et la vie semble s’être arrêtée. Aujourd’hui aucun bruit de voix, de pas, d’enfants, de chocs des casseroles ou de la vaisselle dans les cuisines.
C’est l’heure de la sieste.
Tout dort.
Même les oiseaux
se sont tus.
Les petites maisons
chaulées aux verts…
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La table
Marie
Jeanne se réveille.
Elle est un peu groggy.
C’était peut-être la grippe ? Une migraine ? Elle a eu si mal à la tête…
Depuis deux ou trois jours elle est restée couchée, se traînant au lavabo pour boire quelques gorgées et puis se replongeant dans un sommeil lourd et agité.
Jeanne se réveille et se sent mieux. Il faut manger quelque chose…
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La Colère d'Hector
D’après un fait divers
Marie-Claude
Je suis Hector. Hector le journaliste du journal local du coin. De ma ville de Laon.
Mes ambitions de grand journalisme sont remisées dans les limbes depuis fort longtemps, je fais ce que je peux. Les articles de chiens écrasés, c’est mon rayon. Mais ce qui s’est passé samedi dernier au cirque « Aymaras » serait digne de la « une » de Paris-Match !
J’allais au spectacle de ce cirque en vue d’écrire un petit article qui allait égayer quelque peu notre canard. Je faisais preuve de vaillance…
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Michèle
Il s'était échappé.
Ses pieds étaient nus et ronds, ses jambes arquées, ses bras étendus devant lui, et il courait. Il chantait une
Bout de choux,
coeur de roses
chanson sommaire, sur deux notes alternées, deux notes seulement, mais claires et fortes.
Il s'arrêta au pied des iris, plus hauts que lui. Il dut lever la tête.
Il s'assit sur son derrière et pointa un index potelé vers la fleur d'un violet profond…
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arthur et le château
Michèle
Il me semble me souvenir que je n'ai jamais aimé, autrefois, jouer avec un seau et des pelles, ou construire des châteaux de sable. Peut-être savais-je, avec ma prescience d'enfant, ce que pouvaient devenir ces constructions fragiles. Pourtant, en regardant Arthur qui jouait les architectes du Moyen-Age, ajoutant des douves ou des créneaux bancals à l'informe amas de sable qui était, à n'en pas douter, un vrai château fort, j'avais le cœur léger et je profitais pleinement du soleil, de la plage, et de la joie du petit garçon.
Arthur, huit ans, était mon filleul et le fils d'une amie chère, décédée malheureusement l'année dernière. Le père du bambin devait assurer seul l'éducation de son fils, mais j'avais offert cet été de le relayer pendant une semaine, afin d'offrir quelques jours supplémentaires de vacances à l'enfant.
Cela faisait deux jours que nous étions dans cette toute petite ville bretonne, et ces deux jours avaient été parfaits. Il avait fait beau, Arthur avait été d'une humeur idyllique, et j'avais même oublié à quel point il pouvait, parfois, être un enfant difficile et déconcertant.
Lorsqu'il me sembla que le soleil était arrivé assez bas dans le ciel, je décidai qu'il était temps que nous rentrions à notre hôtel, et je levai les yeux de mon livre pour les poser sur Arthur.
Il n'était plus seul. Un homme se tenait....