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   POÉSIE  

Au café des arts 

C’est Jean-Paul qui accueille,

C’est Carole qui cuisine

C’est Jean-Paul qui a l’œil

C’est Carole qui turbine.

 

C’est Carole qui mitonne

Et c’est Jean-Paul qui rit

C’est Carole qui étonne

Et Jean-Paul qui dit oui.

 

Au café des Arts de Penne

Les scribes, fidèles à midi,

Ont dégusté, quelle aubaine,

Tout ce qui leur fut servi.

 

Des belles salades colorées

Aux délicieuses crêpes glacées

Tout fut si bien orchestré

Que l’on y serait bien resté !

 

Au café des Arts de Penne

C’est Jean-Paul qui nous séduit

Au café des Arts de Penne

C’est Carole qui nous ravit.

 

Merci les amis !

Odile

La bulle de verre

De sable et de feu

Et le volcan rougeoie.

Le souffle de l’homme

Pulse la lumière,

La déploie

La transforme

En bulle de verre.

 

De sable et de feu

Emerge la matière.

Entre bois et papier

Coule l’eau de  la terre.

Roule, tourne

Et roule encore

La bulle de verre.

 

De sable et de feu

Alexandre  magicien

Tourneur, Tiseur

 Et Funambule

Joue du balancier.

Danse incandescente

Sur  bulle de verre.

 

De sable et de feu

Paillettes de couleur

Et perles captives

En leur écrin de glace.

Lente révélation

Au secret  de la nuit

D’une bulle de verre.

Marie

Giverny

J’écris sur le pont

Un pétale s’invite

Sur mon carnet

 

Visite du printemps

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Fin de journée

L’encre du soleil

S’étire sur mon carnet

 

Des voix murmurent

Les jardins visités

Mes paupières éteignent l’horizon

Retour à Paris

 

 

 

 

*

 

 

 

 

 

Ça clic ça clac dans les allées

Sous le brouillard de leur voix

Partout, le chant des fleurs

Partout, le silence des heures

 

Ça clic ça clac dans les allées

Devant le sourire des nymphéas

Partout, ta lumière

Partout, l’empreinte de tes mains

 

 

 

Bryana

Verre

En l'enfance sable et sédiment

Et précipité dans l'enfer du feu

 

En l'enfance clair et minéral

Et fondu en cœur de rouge

Vivante lave cueillie et haut portée

Haut chantée, d'oxydes en lumières

 

En l'enfance ombre et poudroiements

Opacité

Et soufflé en transparence

Filé en incandescences

 

En l'enfance terre de l'eau

Et fragile arabesque tracée dans l'air

Apprivoisé

En patience de temps

En lenteur et espérance

Transmutation.

Michèle

  Imaginaire, Chrysalis Tarot

Ritournelle 1

Sur l'air de « Une souris verte Â»

Viens cueillir des prunes,

Quand elles sont bien mûres,

Remplis-en un plein panier,

Retiens-toi de les manger,

Car les prunes mauves,

Faut les dessécher,

Faut les emballer,

Elles s'appelleront pruneaux,

Bravo !

Sur l'air de « Â« Un petit cochon pendu au plafond Â»

Un petit pruneau

Etait tout ridé.

Se glisse dans l'eau

Pour se requinquer,

Mais une écrevisse

Aux pinces bien rouges

Le voit et se dit :

« Il faut pas qu'y bouge :

Je vais le manger

Pour mon déjeuner. Â»

Pruneaux, il vous faut

Apprendre à nager

Si vous ne voulez

Etre dévorés !

Françoise

Pour fabriquer un cerf-volant, d’après Prévert

Prendre d’abord du papier

du papier de soie

avec du fil de fer

Prendre ensuite

des tiges en bambou

des tiges fines

des tiges souples

des tiges ajustées

pour le cerf volant

Installer le papier

Sur une planche

Sur le sol

Ou sur une table

S’éloigner alors

Doucement

Sans faire de bruit

Parfois le cerf  vite surgit

Mais il peut aussi être très lent

Avant de s’approcher

Ne pas perdre patience

Guetter

Guetter des mois ou des années

La rapidité d’exécution

Ne préjugeant pas

De la beauté du cerf volant

Quand le cerf arrive

S’il arrive

Ne pas se manifester

Attendre qu’il saisisse le papier

Qu’il le fixe,  qu’il le colle, qu’il le déploie

Formant ainsi les ailes de son choix

 

 

Et quand elles sont lissées

Les accrocher doucement

Avec le fil doré

Et souffler

Souffler sans effrayer le cerf

Souffler pour faire gonfler ses ailes

Et attendre

Attendre qu’il s’envole

 

S’il décolle c’est bon signe

Signe que vous pouvez rêver

Alors couchez-vous sur le sable

Et regardez

Regardez tournoyer

Votre premier cerf-volant

Marie

La pierre de l'église Sainte Foy la Jeune

La pierre est debout, droite et dressée, au point culminant

de la colline.

Quelle pierre a droit de cité dans la cité médiévale ?

Celle qui fut un jour cassée et transportée, hissée, taillée au burin, et retaillée, formée, raclée, posée, assemblée, celle qui forma

des murs et des tours.

Celle qui fut lissée, sculptée, ornée, gauchie, inclinée, incurvée, encastrée, consacrée, qui forma des églises et des maisons,

et qui fut vénérée.

Quelle pierre a droit de cité aujourd'hui dans la cité médiévale ?

Celle qui fut assaillie par les vents et les orages, noircie par le feu, éclatée par la mitraille, assourdie par les canons, récupérée, décapée, reblanchie, jointoyée, puis remise droite et debout

au plus haut point de la plus haute colline.

A l'aplomb des pentes, gardienne, veilleuse, témoin, vestige, offerte à l'admiration, silencieuse et rebelle, imperturbable, comptable

de longs siècles de désordres et de ravages.

Sous la surface friable brûle une âme inflexible, dure et sévère,

et jusqu'aux prochaines secousses, elle reste debout, droite, verticale toujours, et seule légitime tout en haut des collines.

Michèle

Muse-qui es-tu ?

 

 

 

Je suis la Voix qui murmure à ton oreille

Fredonnant les mélopées enchantées

Qui invoquent les images enfouies

Et les glissent à la lisière de ta pensée

 

Je suis la Lumière qui guide ton esprit

Vers de nouveaux et lointains horizons

Et l’emmène au-delà de toute frontière

Jusqu’aux limites de son imagination

 

Je suis le rivage à demi oublié

Du naufrage de tes songes perdus

L’image à demi effacée

De l’esquisse de tes espoirs déchus

 

 

Florence

quelle est ta vie, beau menestrel ?

 

Quelle est ta vie, beau ménestrel ?

Je vais par tous les chemins,  au gré des gens, au gré du vent,

Je chante la vie d’avant, au gré des gens, au gré du temps.

Je recueille le trésor, des anciens, des parents

Je transmets leur héritage, aux enfants, aux vivants.

 

Si parfois dans une contrée, au gré des gens, au gré du vent,

On me fait appeler, au gré des gens,  au gré du temps,

J’écoute les doléances, des anciens, des parents,

Puis offre mes mélodies,  où l’on attend, comme on entend.

 

Si à la fête on me convie, au gré des gens, au gré du vent,

Tout mon cÅ“ur se réjouit, au gré des gens,  au gré du temps,

Ma musique rajeunit, les anciens, les parents,

Elle donne élan et joie, aux enfants, aux vivants.

 

Je suis le vieux ménestrel, au gré des gens, au gré du vent,

Qui aime rendre la vie belle, au gré des gens,  au gré du temps,

Mes chansons bercent le monde, des plus petits aux plus grands

Je suis le vieux ménestrel, de l’harmonie, je suis l’Amant.

Odile

qui es-tu,cracheur de feu,
qui survole les cinq précipices ?

Michèle

 

Je suis le cinquième

Le cinquième de ceux qui vivaient aux cinq précipices

 

 

- I -

Je suis le cinquième

Et je suis le seul

Car le premier qui fut Feu initial

Et l'enfant du soleil

Fut le premier à périr

Au premier précipice, et aux premiers temps

Il fut le premier à périr

Trop vite hissé trop près du ciel

Il tomba et s'écrasa

Et je suis le cinquième,

De ceux qui vivaient aux cinq précipices

 

- II -

Je suis le cinquième,

Et je suis le seul

Car le second qui fut Flèche effilée

Et l'enfant des forêts

Fut le second à périr

Sur les flancs du second précipice,

Et dans les temps mineurs

Il fut le second à périr

Trop tôt soumis aux esprits des bois

Il fut transpercé d'un trait puissant

Et je suis le cinquième

De ceux qui vivaient aux cinq précipices

 

- III -

Je suis le cinquième,

Et je suis le seul

Car le troisième qui fut Pierre affermie

Et l'enfant des montagnes

Fut le troisième à périr

Au bord du troisième précipice,

Et dans les temps guerriers

Il fut le troisième à périr

Trop tôt lancé contre l'armée en marche

Il fut défait et broyé

Dans son avancée

Et je suis le cinquième

De ceux qui vivaient aux cinq précipices

 

- IV -

Je suis le cinquième,

Et je suis le seul

Car le quatrième qui fut Fer aiguisé

Et l'enfant des volcans

Fut le quatrième qui périt

A l'aplomb du quatrième précipice,

Et dans les temps conquérants

Il fut le quatrième à périr

Trop tôt engagé dans l'affrontement

Il fut trompé et trahi

Par l'allié renégat

Et je suis le cinquième

De ceux qui vivaient aux cinq précipices

 

- V -

Je suis le cinquième,

Et je suis le seul

Car je suis les ères futures

Et l'enfant de la terre

Je suis la paix des mondes

Le cinquième des cinq à l’œil perçant

Le cinquième des cinq au feu brûlant

Le cinquième des cinq qui volaient par les nuées

Le cinquième des cinq qui savaient le savoir ancien

Le cinquième des cinq qui contemplaient le temps

Et je garde à moi seul

Les cinq précipices

 

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