Marie Laure Leprette : 06 11 18 10 88
POÉSIE
Au café des arts
C’est Jean-Paul qui accueille,
C’est Carole qui cuisine
C’est Jean-Paul qui a l’œil
C’est Carole qui turbine.
C’est Carole qui mitonne
Et c’est Jean-Paul qui rit
C’est Carole qui étonne
Et Jean-Paul qui dit oui.
Au café des Arts de Penne
Les scribes, fidèles à midi,
Ont dégusté, quelle aubaine,
Tout ce qui leur fut servi.
Des belles salades colorées
Aux délicieuses crêpes glacées
Tout fut si bien orchestré
Que l’on y serait bien resté !
Au café des Arts de Penne
C’est Jean-Paul qui nous séduit
Au café des Arts de Penne
C’est Carole qui nous ravit.
Merci les amis !
Odile
La bulle de verre
De sable et de feu
Et le volcan rougeoie.
Le souffle de l’homme
Pulse la lumière,
La déploie
La transforme
En bulle de verre.
De sable et de feu
Emerge la matière.
Entre bois et papier
Coule l’eau de la terre.
Roule, tourne
Et roule encore
La bulle de verre.
De sable et de feu
Alexandre magicien
Tourneur, Tiseur
Et Funambule
Joue du balancier.
Danse incandescente
Sur bulle de verre.
De sable et de feu
Paillettes de couleur
Et perles captives
En leur écrin de glace.
Lente révélation
Au secret de la nuit
D’une bulle de verre.
Marie
Giverny
J’écris sur le pont
Un pétale s’invite
Sur mon carnet
Visite du printemps
Fin de journée
L’encre du soleil
S’étire sur mon carnet
Des voix murmurent
Les jardins visités
Mes paupières éteignent l’horizon
Retour à Paris
*
Ça clic ça clac dans les allées
Sous le brouillard de leur voix
Partout, le chant des fleurs
Partout, le silence des heures
Ça clic ça clac dans les allées
Devant le sourire des nymphéas
Partout, ta lumière
Partout, l’empreinte de tes mains
Bryana
Verre
En l'enfance sable et sédiment
Et précipité dans l'enfer du feu
En l'enfance clair et minéral
Et fondu en cœur de rouge
Vivante lave cueillie et haut portée
Haut chantée, d'oxydes en lumières
En l'enfance ombre et poudroiements
Opacité
Et soufflé en transparence
Filé en incandescences
En l'enfance terre de l'eau
Et fragile arabesque tracée dans l'air
Apprivoisé
En patience de temps
En lenteur et espérance
Transmutation.
Michèle
Imaginaire, Chrysalis Tarot
Ritournelle 1
Sur l'air de « Une souris verte »
Viens cueillir des prunes,
Quand elles sont bien mûres,
Remplis-en un plein panier,
Retiens-toi de les manger,
Car les prunes mauves,
Faut les dessécher,
Faut les emballer,
Elles s'appelleront pruneaux,
Bravo !
Sur l'air de « « Un petit cochon pendu au plafond »
Un petit pruneau
Etait tout ridé.
Se glisse dans l'eau
Pour se requinquer,
Mais une écrevisse
Aux pinces bien rouges
Le voit et se dit :
« Il faut pas qu'y bouge :
Je vais le manger
Pour mon déjeuner. »
Pruneaux, il vous faut
Apprendre à nager
Si vous ne voulez
Etre dévorés !
Françoise
Pour fabriquer un cerf-volant, d’après Prévert
Prendre d’abord du papier
du papier de soie
avec du fil de fer
Prendre ensuite
des tiges en bambou
des tiges fines
des tiges souples
des tiges ajustées
pour le cerf volant
Installer le papier
Sur une planche
Sur le sol
Ou sur une table
S’éloigner alors
Doucement
Sans faire de bruit
Parfois le cerf vite surgit
Mais il peut aussi être très lent
Avant de s’approcher
Ne pas perdre patience
Guetter
Guetter des mois ou des années
La rapidité d’exécution
Ne préjugeant pas
De la beauté du cerf volant
Quand le cerf arrive
S’il arrive
Ne pas se manifester
Attendre qu’il saisisse le papier
Qu’il le fixe, qu’il le colle, qu’il le déploie
Formant ainsi les ailes de son choix
Et quand elles sont lissées
Les accrocher doucement
Avec le fil doré
Et souffler
Souffler sans effrayer le cerf
Souffler pour faire gonfler ses ailes
Et attendre
Attendre qu’il s’envole
S’il décolle c’est bon signe
Signe que vous pouvez rêver
Alors couchez-vous sur le sable
Et regardez
Regardez tournoyer
Votre premier cerf-volant
Marie
La pierre de l'église Sainte Foy la Jeune
La pierre est debout, droite et dressée, au point culminant
de la colline.
Quelle pierre a droit de cité dans la cité médiévale ?
Celle qui fut un jour cassée et transportée, hissée, taillée au burin, et retaillée, formée, raclée, posée, assemblée, celle qui forma
des murs et des tours.
Celle qui fut lissée, sculptée, ornée, gauchie, inclinée, incurvée, encastrée, consacrée, qui forma des églises et des maisons,
et qui fut vénérée.
Quelle pierre a droit de cité aujourd'hui dans la cité médiévale ?
Celle qui fut assaillie par les vents et les orages, noircie par le feu, éclatée par la mitraille, assourdie par les canons, récupérée, décapée, reblanchie, jointoyée, puis remise droite et debout
au plus haut point de la plus haute colline.
A l'aplomb des pentes, gardienne, veilleuse, témoin, vestige, offerte à l'admiration, silencieuse et rebelle, imperturbable, comptable
de longs siècles de désordres et de ravages.
Sous la surface friable brûle une âme inflexible, dure et sévère,
et jusqu'aux prochaines secousses, elle reste debout, droite, verticale toujours, et seule légitime tout en haut des collines.
Michèle
Muse-qui es-tu ?
Je suis la Voix qui murmure à ton oreille
Fredonnant les mélopées enchantées
Qui invoquent les images enfouies
Et les glissent à la lisière de ta pensée
Je suis la Lumière qui guide ton esprit
Vers de nouveaux et lointains horizons
Et l’emmène au-delà de toute frontière
Jusqu’aux limites de son imagination
Je suis le rivage à demi oublié
Du naufrage de tes songes perdus
L’image à demi effacée
De l’esquisse de tes espoirs déchus
Florence
quelle est ta vie, beau menestrel ?
Quelle est ta vie, beau ménestrel ?
Je vais par tous les chemins, au gré des gens, au gré du vent,
Je chante la vie d’avant, au gré des gens, au gré du temps.
Je recueille le trésor, des anciens, des parents
Je transmets leur héritage, aux enfants, aux vivants.
Si parfois dans une contrée, au gré des gens, au gré du vent,
On me fait appeler, au gré des gens, au gré du temps,
J’écoute les doléances, des anciens, des parents,
Puis offre mes mélodies, où l’on attend, comme on entend.
Si à la fête on me convie, au gré des gens, au gré du vent,
Tout mon cœur se réjouit, au gré des gens, au gré du temps,
Ma musique rajeunit, les anciens, les parents,
Elle donne élan et joie, aux enfants, aux vivants.
Je suis le vieux ménestrel, au gré des gens, au gré du vent,
Qui aime rendre la vie belle, au gré des gens, au gré du temps,
Mes chansons bercent le monde, des plus petits aux plus grands
Je suis le vieux ménestrel, de l’harmonie, je suis l’Amant.
Odile
qui es-tu,cracheur de feu,
qui survole les cinq précipices ?
Michèle
Je suis le cinquième
Le cinquième de ceux qui vivaient aux cinq précipices
- I -
Je suis le cinquième
Et je suis le seul
Car le premier qui fut Feu initial
Et l'enfant du soleil
Fut le premier à périr
Au premier précipice, et aux premiers temps
Il fut le premier à périr
Trop vite hissé trop près du ciel
Il tomba et s'écrasa
Et je suis le cinquième,
De ceux qui vivaient aux cinq précipices
- II -
Je suis le cinquième,
Et je suis le seul
Car le second qui fut Flèche effilée
Et l'enfant des forêts
Fut le second à périr
Sur les flancs du second précipice,
Et dans les temps mineurs
Il fut le second à périr
Trop tôt soumis aux esprits des bois
Il fut transpercé d'un trait puissant
Et je suis le cinquième
De ceux qui vivaient aux cinq précipices
- III -
Je suis le cinquième,
Et je suis le seul
Car le troisième qui fut Pierre affermie
Et l'enfant des montagnes
Fut le troisième à périr
Au bord du troisième précipice,
Et dans les temps guerriers
Il fut le troisième à périr
Trop tôt lancé contre l'armée en marche
Il fut défait et broyé
Dans son avancée
Et je suis le cinquième
De ceux qui vivaient aux cinq précipices
- IV -
Je suis le cinquième,
Et je suis le seul
Car le quatrième qui fut Fer aiguisé
Et l'enfant des volcans
Fut le quatrième qui périt
A l'aplomb du quatrième précipice,
Et dans les temps conquérants
Il fut le quatrième à périr
Trop tôt engagé dans l'affrontement
Il fut trompé et trahi
Par l'allié renégat
Et je suis le cinquième
De ceux qui vivaient aux cinq précipices
- V -
Je suis le cinquième,
Et je suis le seul
Car je suis les ères futures
Et l'enfant de la terre
Je suis la paix des mondes
Le cinquième des cinq à l’œil perçant
Le cinquième des cinq au feu brûlant
Le cinquième des cinq qui volaient par les nuées
Le cinquième des cinq qui savaient le savoir ancien
Le cinquième des cinq qui contemplaient le temps
Et je garde à moi seul
Les cinq précipices