Procès à Penne

Odile

Sur le banc des condamnés, le général Procambarius du Cuirassé Louisiane, venu d’Outre-Atlantique pour perpétrer depuis des décennies ses crimes contre l’Humanité. Oui, contre l’Humanité, car voici le panégyrique de ce qui lui est reproché :

Violation délibérée des étendues d’eau stagnante de nos contrées
Attaque ignominieuse et lâche des espèces les plus lentes de nos étangs et rivières
Meurtre systématique des têtards et grenouilles
Extermination des escargots
Réduction en esclavage des canards, forcés de fuir leur habitat naturel et déportation ou transfert autoritaire des populations de canes et canetons, si utiles à nos plans d’eau

15 septembre 2014 – Procès à Penne d’Agenais

Privation grave de liberté et persécution de la collectivité locale
Torture et cannibalisme au sein de sa propre espèce
Disparition forcée de la clarté de l’eau consécutive à toutes ces exterminations
Crime d’agression sur les plantes et planctons de nos berges
Génocide organisé de 99% de la végétation aquatique, 70 % des insectes et mollusques, 80 % des amphibiens
Perforation et fragilisation des berges pour des galeries clandestines, sans autorisation des Eaux et Forêts.

Ainsi donc, au regard de cette longue liste de crimes perpétrés au sein de nos populations aquatiques, nous vous tordrons le telson, puis tirerons sur votre triste queue, de façon à ce que soient sur le champ retirés tous vos boyaux.

Vous serez ensuite jeté dans l’eau bouillante, avec tous vos complices, et les plus motivés d’entre nous iront même jusqu’à vous déguster. Passant ensuite dans les méandres de leurs entrailles, vous serez définitivement expulsés, de la façon la plus basse qui soit. Grâce aux pruneaux de l’après-midi, l’opération sera aisée, ainsi votre sujet sera définitivement épuisé.